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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/111

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qu’un corps de cipayes, sorti de la redoute, les fusillait en flanc. Ils prirent la fuite, laissant 150 des leurs sur le terrain.

Cet échec démontrait suffisamment à Boscawen la nécessité d’assiéger Ariancoupan dans les règles. Il fit donc construire une batterie, qui tira bientôt sur le fort. Elle ne put tenir longtemps. Paradis, dont le principe était celui de Dupleix, que lorsque l’ennemi montrait un canon, la place devait concentrer dessus le feu de trois pièces, jeta derrière les parapets anglais quatre fois plus de fer que ceux-ci n’en pouvaient rendre. Les Anglais n’en ouvraient pas moins la tranchée et se préparaient à garnir d’artillerie le centre de leurs parallèles.

Le 27, Paradis, voyant ces travaux se développer, fit une sortie avec les dragons et les volontaires. On culbutait les Anglais et on bouleversait tout le retranchement. Les troupes revenaient pleines d’enthousiasme. Dupleix écrivait à Paradis pour le féliciter. On espérait qu’Ariancoupan échapperait aux attaques de l’ennemi, quand, le 30, un épouvantable accident vint anéantir ces légitimes espérances. Deux chariots de poudre sautèrent au milieu du fort ; il y eut plus de cent hommes tués ou blessés ; une panique se déclara, et Paradis, manquant pour la première fois de coup d’œil et d’énergie, abandonna la redoute. Dupleix lui ordonna d’y rentrer à tout prix. Il était trop tard. Le fortin d’Ariancoupan n’était plus défendable ! La Tour avait fait sauter les poudrières, et l’explosion avait ruiné les remparts. Sa perte entraînait l’abandon des autres redoutes.