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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/113

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Dupleix, qui se multipliait, qui se portait partout où il y avait du danger, qui, la veille, voyant un groupe de soldats et de cipayes effarés devant une bombe dont ils attendaient en tremblant l’explosion, avançait froidement vers le projectile et l’éclatement produit, le nuage de fumée et de poussière dissipé, disait avec le plus grand calme : « Vous voyez bien, enfants, que cela ne fait pas de mal. » Dupleix, aux premiers coups de pioche des Anglais, courait aux remparts, et, après une reconnaissance minutieuse, donnait l’ordre aux grenadiers de la Tour, aux dragons d’Autheuil, aux volontaires de Bussy de marcher en avant et de bouleverser les travaux de l’ennemi. Malheureusement et par la faute de l’officier qui servait de guide, la colonne prit le chemin le plus long, le plus difficile, et fut aperçue de l’ennemi bien avant de pouvoir prononcer le plus léger mouvement offensif. La lenteur de la marche, causée par l’état bourbeux du sol où les canons et la cavalerie restaient enfoncés, servit encore les Anglais. Aussi, quand nos troupes arrivèrent près de la tranchée, ils la virent garnie par l’armée de Boscawen tout entière.

Cependant l’élan était donné. Les Français entrèrent bravement dans le village qui constituait la première ligne des assiégeants. Un feu effroyable, partant des deux côtés à la fois, dispersa nos soldats. Beaucoup d’officiers étaient tués, et malheureusement Paradis était au nombre des morts. La défense venait de perdre un de ses meilleurs auxiliaires. Dupleix restait sans ingénieur, et tout le fardeau du siège allait peser sur ses épaules.

Par bonheur, il était de taille à le porter. Voyant