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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/196

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Anglais, qui, au commencement de mars 1751, envoyèrent, pour tenir garnison à Trichinapaly, le capitaine Cope avec deux cent trente soldats de la Grande-Bretagne et trois cents cipayes. À la fin du mois, ils expédièrent une nouvelle colonne composée de cinq cents Anglais, cent Cafres, mille cipayes, avec huit canons, sous le commandement de Gingen. Méhémet-Ali se crut dès lors en état de tenir tête « au grand nabab de Pondichéry ». Le contingent de Madras entra aussitôt en campagne et, pour son début, essuya un échec devant Madura, forteresse qui relevait de la nababie d’Arcate.

Dupleix retrouvait donc une nouvelle coalition devant lui ; il n’en était ni surpris ni inquiet. Il croyait la dissiper aussi facilement que les précédentes et par la même tactique faite d’audace et de coups de foudre. Malheureusement, il n’avait plus Bussy à la tête des troupes. Le seul général, c’était d’Autheuil, et la maladie allait encore accroître l’apathie naturelle du vieil officier.

Dupleix espérait pourtant lui communiquer le feu qui l’animait. Il lui donna des instructions très-précises, et, dans une conversation avant le départ, lui expliqua tout ce qu’il attendait de la campagne qui allait s’ouvrir. L’objectif, c’était la prise de Trichinapaly. Dupleix voulait prendre l’offensive. D’Autheuil avait sous ses ordres quatre cents Français et dix mille Hindous de Chanda-Saïb. Avec de telles forces, on était maître des événements. Aux premières nouvelles de la marche de nos troupes, les Anglais sortiraient de Trichinapaly pour en disputer les approches ; leur premier acte devait être de chercher à occuper Volcondapuram, ville située à quarante-cinq milles de