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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/216

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du Cauveri et fermait la route de Pondichéry par l’occupation du village de Samiaveram. Le « prophète » ne fut point surpris ; c’étaient ses dernières prédictions qui s’accomplissaient. Tout autre général que Law se fût débloqué de lui-même. Cela sautait aux yeux de Dupleix, qui écrivait le 24 avril : « Si, comme vous le dites, votre armée est en sûreté à Sheringam, qui vous empêche de faire un détachement assez fort pour chasser l’ennemi de Samiaveram ? Ce n’est pas le manque de monde qui peut vous arrêter ; vous en avez le double de l’ennemi. Je vous vois déterminé à laisser là le détachement anglais jusqu’à ce que je vous en aie envoyé un. Il est honteux que vous vous laissiez bloquer ainsi. » Se battre, c’était évidemment le seul parti que Law eût à prendre ; mais puisqu’il ne l’avait pas voulu jusqu’ici, le voudrait-il maintenant ? Comment tout cela finirait-il ? que deviendraient les neuf cents Français enfermés dans Sheringam ? Leur sort était dans les mains de Law. Il était probable qu’avec ses défaillances perpétuelles, il les conduirait à quelque honte. Et comme par une raillerie du destin, on ne pouvait plus le remplacer au moment décisif, d’Autheuil, le général désigné, était obligé, pour atteindre Sheringam, de passer sur le corps de Clive.

Dupleix se trouvait dans une singulière situation ; il n’avait plus de troupes disponibles à Pondichéry, et il était obligé d’organiser une expédition pour aller secourir neuf cent soldats bloqués par quatre cents. « J’ai bien de la peine, écrivait-il à Law le 24 avril, à rassembler quarante blancs qui partent avec d’Autheuil et deux pièces de canon. Ils se joindront à ceux que vous avez