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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/233

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nous, nous exigerions la ville de Surate et un territoire de cinq ou six cent mille roupies aux environs. On se prêterait réciproquement un certain nombre de troupes pour faire les conquêtes dont on aurait fait le partage, et toutes les troupes des parties contractantes seraient obligées de marcher au secours de l’allié attaqué…

« Songez à tomber sur le Maïssour, si les circonstances l’exigent, à l’abattre, et à entrer ensuite en ligne ( ?) dans la province d’Arcate. Pendant que vous opérerez de votre côté, je tiendrai un corps tout prêt à agir, qui réglera ses mouvements sur ceux des Anglais, car ils secoureront Méhémet-Alikan ; mais par les mouvements que vous et moi nous ferons, ils se trouveront pris entre deux feux et jamais assez en force pour résister à votre armée et à la nôtre. Pour couvrir toutes ces opérations, il faut que le nabab dissimule. »

Dupleix concentra alors son attention sur Méhémet-Ali-Kan et ses auxiliaires. La situation s’était en quelques jours profondément modifiée dans le Carnate ; les rapports des résidents que Dupleix entretenait près des princes indiens ne laissaient subsister aucun doute sur la portée du travail de désorganisation qui se produisait au sein de la coalition. Morari-Rao, le chef des Mahrattes, se montrait indigné du meurtre de Chanda-Saïb, son ancien ami. Il accablait Méhémet-Ali de reproches et manifestait une colère qui n’était pas jouée, sans s’avouer peut-être qu’au fond de ces regrets, il y avait une pointe de dépit de s’être vu enlevé un prisonnier dont la possession assurait de précieux gages pour l’avenir. Il manifestait une haine farouche et contre