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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/240

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partir Kerjean en lui donnant pour instructions de choisir au nœud des trois routes de Pondichéry et Tiravadi à Gingy, une position solide, Vicravandi par exemple, et de s’y établir fortement. De là l’armée française couperait les communications de l’ennemi avec sa base d’opération et pouvait lui infliger une série de défaites, peut-être même un désastre.

Il ne voulait rien donner au hasard, rien à la témérité du général, à qui il écrivait le 7 août : « Je compte que vous et le détachement êtes arrivés à Valdaour. Je n’ai pas de nouvelles de Gingy et je n’entends plus le canon. Sans doute que l’ennemi veut prendre d’autres mesures pour attaquer cette place, mieux munie qu’il ne s’y attendait. Votre marche aura dérangé ses desseins. Comme il est aisé aux Anglais de se monter sur un ton de présomption que rien n’égale, il est aisé aussi de leur faire prendre des sentiments bien opposés.

« Cependant ne mettez rien en compromis. Choisissez un camp, aux environs de Gingy, dont la situation puisse être avantageuse et vous permette de communiquer avec la place, tout en gênant l’ennemi dans ses opérations, dans ses convois, soit de Gondelour, soit d’ailleurs. Enfin faites en sorte d’éviter de pareils échecs à ceux que nous avons eus en dernier lieu. Le moindre petit avantage sur l’ennemi remettra le cœur au ventre à nos gens ; mais aussi si nous avons le dessous, le découragement reprendra bientôt.

« Ménagez donc vos opérations en tout, et surtout choisissez bien votre camp. Défendez-le par des retranchements. Il se trouve aux environs de Gingy des gorges de montagnes, qui peuvent servir au mieux pour ces