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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/260

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pouvant se faire sans que le nabab ne vienne en personne avec son armée, pour tirer des mains de l’ennemi Trichinapaly et mettre l’ordre dans le Carnate, il serait inutile de remettre actuellement à Naud-Rajah le paravana de cette place, qui ne lui servirait qu’autant que cet endroit serait soumis ; que lui seul, avec ce que je pourrais lui fournir actuellement, ne serait pas suffisant pour réduire Trichinapaly ; qu’il faut absolument pour en venir à bout que la grande armée s’y rende ; qu’en attendant, il doit toujours se tenir lié avec moi et agir pour la destruction de Méhémet-Ali ; qu’après la prise de Trichinapaly, on la lui remettra à des conditions raisonnables, qu’on doit lui faire entendre être celles dont je serai convenu avec lui, dans la ferme intention cependant de n’en rien faire.

« Une fois dans le pays de ces gens-là, sous le prétexte d’aller à Trichinapaly, on sera en état de les faire chanter, surtout en avoisinant de près la ville capitale, Seringapatam. D’abord il faudra les menacer de se rendre maître du pays, s’ils ne donnent au moins un couron, pour s’être déclarés contre le nabab et être entrés en marché avec Méhémet-Ali pour Trichinapaly ; il y a un compte à faire de plusieurs années de tribut. Cela arrêté, on mettra en avant l’article de la vente de Trichinapaly.

« De compte fait, il sera facile de tirer de ces gens-là deux courons ; mais, pour leur tenir le bec dans l’eau, il ne leur faut parler que de Trichinapaly, et leur dire que le voyage du nabab n’est qu’à dessein de réduire les rebelles de ce côté-ci. Pendant ce temps-là, j’en tirerai de l’argent et me servirai de leurs troupes, qui