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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/264

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comme autrefois à Law : « Je vous ai toujours laissé la liberté d’agir suivant les circonstances ; mais comme, d’après ce que vous me marquez, vous pencheriez pour l’abandon du nabab, je vous prie de ne le faire, si vous vous y déterminez, qu’après une délibération des chefs de troupe, puisque ce n’est que par une pareille pièce que vous pouvez rendre nul tout ce que je vous ai prescrit de contraire à cet abandon et à tout ce que vous m’avez écrit précédemment sur ce même objet.

« Qui aurait jamais pu prévoir que la mort de Gazendi-Kan et l’accommodement avec Balladgi-Rao eussent abouti à une démarche qui ne peut servir qu’à nous déshonorer, et que le nabab, à qui ces événements assuraient le revenu du Dékan, ne pût avoir chez les serafs[1] assez de crédit pour trouver la ressource ordinaire en pareil cas, un mois ou deux de solde pour les troupes ? Dieu ne m’abandonnera pas, et j’espère qu’il me fournira encore une fois le moyen de vous tirer de cet embarras, qui à la vérité n’est pas petit et que vous ne pouvez lever que par l’usage que je vous prie de faire de notre crédit.

« Autant que j’en puis juger, étant donné l’éloignement, je crois entrevoir que Saïd-Lasker-Kan est le moteur de tout ce qui se passe, et que si vous n’aviez pas attendu l’arrivée de cet homme pour vous déterminer sur le projet du Maïssour, vous n’auriez pas rencontré les mêmes difficultés. Je crois même que ce manège est concerté entre Balladgi-Rao et Saïd-Lasker-Kan. Le premier veut retenir le nabab dans le Sud, et

  1. Banquiers.