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Page:Hamont - Dupleix d’après sa correspondance inédite, 1881.djvu/267

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remplacer les Français à Hyderabad et d’hériter de leur influence auprès du soubab. Des relations étroites s’établissaient en secret entre lui et les Anglais.

Il continuait ses machinations sourdes et ses fourberies, quand Bussy, souffrant depuis longtemps, vit son mal s’aggraver et fut obligé de quitter Hyderabad et d’aller à Mazulipatam demander aux brises de mer le rétablissement de sa santé ! Il partait avec un vague sentiment d’inquiétude ; il n’avait qu’une médiocre confiance dans la valeur politique de l’officier à qui il lui fallait laisser le commandement. Goupil en effet n’avait rien du diplomate et de l’homme d’État ; il ignorait l’art de mener les Hindous ; il était peu ou pas au courant des vues de Dupleix et de Bussy ; c’était un soldat très-brave sur le champ de bataille, timide dans la vie ordinaire, peu séduisant.

Dupleix apprit avec tristesse la maladie de Bussy et son départ « Avouez, écrivait-il à Moracin, que j’ai bien des mauvais quarts d’heure dans la vie et que j’ai des raisons de me plaindre, quand je vois ceux en état de me seconder, m’abandonner. »

L’éloignement momentané de Bussy donnait beau jeu à Saïd-Lasker-Kan. Il résolut d’augmenter encore les embarras des Français et de ne rien ménager pour les perdre dans l’esprit du soubab et de la population. Malheureusement il trouva une aide dans la mollesse de Goupil, qui laissa tomber les sages règlements édictés par Bussy et ne maintint pas la discipline. L’ivrognerie devint habituelle chez les soldats ; il y eut des rixes fréquentes. Les troupes, naguère les gardiennes de la cité, la troublèrent par leurs débauches