lage, et il y aurait consenti ; mais Konyan Bebe lui ordonna de m’emmener.
Je fis semblant de partir avec regret, car autrement ils auraient pu craindre que je ne cherchasse à leur échapper aussitôt que nous serions sur le territoire ennemi, et ils m’auraient gardé avec plus de soin ; mais, s’ils m’avaient laissé au village, je me serais enfui à bord du vaisseau français.
Nous partîmes donc avec trente-huit canots qui contenaient chacun vingt-huit personnes. Les prophéties de leurs dieux, leurs rêves et d’autres fadaises auxquelles ils ajoutent foi, leur promettaient le meilleur succès. Leur plan était de débarquer près de Brikioka, du côté où ils m’avaient fait prisonnier ; de se cacher dans les bois, et de s’emparer de tous ceux qui tomberaient entre leurs mains.
Ce fut vers le 14 août 1554, que nous partîmes pour cette guerre. C’est à cette époque de l’année, comme je l’ai dit plus haut, qu’une