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Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/219

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passer pour mon frère, et de leur dire qu’il avait apporté quelques caisses de marchandises qu’on leur donnerait s’ils me conduisaient à bord ; mais celui-ci chercha à me persuader de rester encore parmi eux, pour rassembler du poivre et d’autres marchandises jusqu’au retour du vaisseau, qui devait revenir l’année suivante.

Les sauvages consentirent à me laisser aller à bord : mon maître lui-même m’y accompagna. Les gens du vaisseau me témoignèrent beaucoup de compassion et me comblèrent de bons traitements. Après être resté un jour ou deux à bord, Abbati Bossange me demanda où étaient les caisses de marchandises, afin qu’il pût s’en retourner. Je fis part de cette demande au capitaine du bâtiment, qui me dit de l’amuser jusqu’à ce que le vaisseau eût son chargement, car il craignait de l’irriter en me gardant à bord, et qu’il ne machinât quelque trahison ; en effet, c’est une nation à qui on ne peut se fier.