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Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/224

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monté par des Portugais, qui venaient commercer avec les Markayas, leurs amis, et dont le territoire touche à celui des Tuppins-Ikins, qui sont les alliés des Français. Ces deux nations sont ennemies.

C’était le même petit vaisseau qui, comme je l’ai dit plus haut, vint pour me racheter des sauvages. Il appartenait à un marchand, nommé Pierre Rosel. Les Français armèrent une embarcation, et se dirigèrent de son côté pour s’en emparer. Ils m’emmenèrent avec eux pour leur servir d’interprète ; mais ils nous repoussèrent bravement. Nous eûmes plusieurs hommes tués ou blessés, et je fus du nombre de ces derniers. J’invoquai le Seigneur, car je me croyais mort. Je le suppliai de me conserver la vie, et de me laisser retourner dans un pays de chrétiens, lui qui m’avait déjà préservé de tant de dangers ; mais je guéris heureusement de cette blessure. Que Dieu en soit loué dans toute l’éternité !

L’an 1554, le dernier jour d’octobre, nous