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Page:Haraucourt - L’Âme nue, 1885.djvu/221

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LA VIE INTÉRIEURE.







LA SAGESSE DE L’EUNUQUE



à benjamin constant


 

« Certes, dans les parfums et l’ombre du sérail,
J’ai vu des corps choisis pour le baiser des princes :
Flots de satin vivant, fleurs d’ambre et de corail,
Moisson d’amour fauchée au lointain des provinces.

J’ai vu l’Indoue aux seins bronzés par l’air du ciel,
La Juive aux larges yeux, la Mauresque aux reins souples,
Et la vierge du Nord blonde comme le miel,
Et les filles d’Hellas qui s’endorment par couples.