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Page:Haraucourt - L’Âme nue, 1885.djvu/69

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LA VIE EXTÉRIEURE.




LE SOU




L’homme, gueux d’une idée, esprit de ruminant,
Rêve, rêve et refait son rêve, allant, venant :
Chaque conception ramène la première,
Mais il croit, dès qu’il touche un rayon de lumière,
Manier des soleils et brasser l’infini.
Alors, vers ses deux mains, penchant son front jauni,
Il pèse avec amour ses trésors chimériques.
Ainsi l’enfant qui vient sur les marches de briques,
L’enfant pauvre qui vient sur les marches, s’asseoir,
Et qui compte son sou de l’aube jusqu’au soir.