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Page:Haraucourt - La Peur, 1907.djvu/144

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LA PEUR

empreintes de serrures ou de clefs : il est bien évident que je suis le plus menacé de tous les locataires, moi qui ne rentre pas de la journée : on peut me dévaliser pendant que je suis au ministère ; il faudra que j’achète un verrou de sûreté : voilà une dépense dont je me serais bien passé.

21 septembre. — Encore des ennuis. Mon chef de bureau, qui recherche une pièce sans la trouver, m’accuse de l’avoir perdue ou détournée ! Ces choses-là n’arrivent qu’à moi. Pourvu qu’on ne me révoque pas ! Qu’est-ce que je deviendrais ?

23 septembre. — La pièce est retrouvée : le chef l’avait emportée chez lui. Mais j’ai passé deux nuits sans dormir. Je m’impressionne trop.

30 septembre. — Décidément, ça ne va pas très fort : je recommence à mal dormir. Le bienfait des vacances serait-il déjà passé ? Je devrais retourner chez le docteur, mais il va me prescrire de reprendre le bromure et les douches, qui me sont si désagréables.

5 octobre. — Un drame affreux. Je rentrais rue des Plantes, dans le brouillard ; il était exactement minuit vingt. Tout à coup,