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Page:Haraucourt - La Peur, 1907.djvu/293

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LA BOMBE

Blasquez est debout ; il marche : je l’entends. Il marmonne, à mi-voix, des mots, tout seul. Il gravit les degrés de l’escalier. Il appelle :

— Au secours ! À l’aide !

Il est de l’autre côté de la porte, et il la frappe du poing. Je méjugeais de ce garçon ; tout imbécile qu’il soit, il devine pourtant qu’une présence étrangère a causé le vacarme.

— Ouvrez ! Au secours !

Je ne réponds pas. Je retiens mon haleine.

— Il y a quelqu’un ! Ouvrez ! Jarguina, c’est toi ?… Réponds !… Je vois une lueur sous la porte… Tu es là, Enrique ? Je te dis que tu es là !… Ouvre !

— Non.

— Je savais bien que tu étais là ! Ouvre !

— Non.

— C’était une farce… Émile m’a raconté. Ouvre !

— Non.

Je reprends ma lanterne, et je m’éloigne. Il écoute mon pas. Il crie mon nom d’une voix lamentable, qui me trouble.

Barbara, Catalina, pardonnez-moi : j’ai eu pitié de celui-ci, pendant une seconde, et,