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Page:Haraucourt - La Peur, 1907.djvu/315

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LES SABOTS DE NOËL

approchait, et il proposa de partir, et ils parlèrent du Réveillon. Alors, celui qui riait souvent ramassa mes quatre sabots et les rangea devant le poêle, en disant qu’il les préparait pour le Père Noël, et ses amis se montrèrent bien contents de ce qu’il disait là, si contents qu’ils riaient sans pouvoir s’arrêter.

Alors, ils se lavèrent et ils partirent, et nous restions là, toutes les bêtes dans la nuit. On les entendait respirer doucement. La neige tombait dehors. Personne ne me touchait plus, et toutes les souffrances de ma journée continuaient ensemble, avec tant de force que j’ai recommencé à mourir.

Au milieu de la nuit, j’ai ressuscité encore ; les autres viandes respiraient toujours, et quelque chose faisait du bruit dans le poêle éteint ; pourtant, je ne voyais là que mes quatre sabots…

Tout à coup, un homme vieux qui avait une grande barbe blanche, avec des jouets entre les bras, sortit du poêle : il regarda longtemps mes quatre sabots, puis il me regarda, et il nous regardait tous, et de nouveau il regardait mes pauvres sabots qui