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Page:Haraucourt - La Peur, 1907.djvu/318

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LA PEUR

chaine, participait de la règle commune.

Pour ne le point chagriner davantage, je lui parlai avec une extrême déférence :

— Le charmant souvenir que je garde de vos munificences passées, si lointaines qu’elles soient, m’incite à implorer encore votre bonté bien connue. Vous êtes le Bonhomme Noël ?

— Oui.

— Vous avez réellement, il y a quelques jours, accordé la parole à un cheval de fiacre ?

— Oui.

— Consentiriez-vous à nous dire quel fut votre dessein ?

— D’abolir un mal, en le révélant ! Je m’adresse aux hommes, puisque les enfants ne daignent plus croire en moi ; d’ici peu, je n’existerai plus que comme un mythe d’autrefois : avant de disparaître, je veux rendre un service.

— Ce sentiment, qui vous honore, est digne de vous ; néanmoins, vous fîtes tort à la Science, en la discréditant.

— La Science ! Avons-nous parlé d’elle ? Nous parlons des jeux innomables et mons-