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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/133

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causer de douleurs, de sorte que les artères battent encore faiblement au-dessous de la ligature ; c’est ce que l’on fait dans la saignée. En effet, quoiqu’on fasse la compression au-dessus de l’avant-bras, on peut sentir battre faiblement le pouls des artères du carpe, si, avant la phlébotomie, la compression a été bien faite.

Faisons l’expérience sur le bras d’un homme, et entourons-le d’une bande, comme on fait avant la saignée, ou serrons fortement le bras avec la main. Il faudra choisir de préférence un bras maigre où les veines soient bien apparentes. Il faudra aussi que le corps, comme les extrémités, soit bien chauffé, de manière qu’il y ait une plus grande quantité de sang aux extrémités, et que les pulsations soient plus énergiques ; car dans ces deux conditions tous les phénomènes sont bien plus apparents.

La compression circulaire ayant donc été faite aussi complètement qu’on pourra la supporter, on peut d’abord observer que, du côté de la main, au dessous de la ligature, le pouls a complètement cessé de battre au carpe ou ailleurs. Cependant immédiatement au-dessus de la bande, l’artère continue à battre ; mais avec une diastole plus forte et plus énergique ; elle semble, près de la ligature, grossir et se gonfler à la manière d’un flot, comme si, son cours étant interrompu, elle s’efforçait de franchir l’obstacle et de continuer son cours : en ce point elle paraît plus gonflée que naturellement. Quant à la main, elle conserve sa coloration, sa constitution, à cela près, qu’au bout d’un certain temps elle com-