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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/158

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corps. Or cette élaboration se fait dans le cœur. Seul de tous les organes, il contient le sang, non seulement dans l’artère et la veine coronaires pour sa nutrition propre ; mais dans ses cavités, ventricules et oreillettes, qui sont des réservoirs pour le sang de tout le corps. Tous les autres organes, au contraire, n’ont de vaisseaux que pour eux-mêmes. Ainsi par sa situation et sa disposition le cœur seul, en se contractant, distribue le sang dans toutes les parties, selon le volume des artères, qui est proportionnel aux parties qu’elles nourrissent, comme une source bienfaisante, il verse dans toutes les parties du corps la quantité de sang qu’elles exigent.

En outre, pour cette dispersion et ce mouvement du sang, il faut une impulsion violente et un moteur tel que le cœur. Alors, comme le sang tend à revenir à son point de départ, ainsi que la partie au tout, ainsi que la goutte d’eau répandue sur une table à la masse totale, il revient facilement au centre ; et ce mouvement est favorisé et rendu plus rapide par les plus légères causes, le froid, la crainte, l’épouvante et les émotions semblables : continuant sa route, il passe des veines capillaires dans les ramuscules veineux, et de là dans des veines plus grandes ; son cours étant rendu plus facile par les mouvements et la compression qu’exercent les muscles. Il se meut donc alors de la circonférence au centre plus facilement qu’en sens contraire. Mais, pour qu’il quitte le foyer central (et les valvules ne lui opposent aucun obstacle), pour qu’il aille dans les parties