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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/174

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sont faibles, ces fibres, ces petits bras, ces trabécules qui sillonnent le cœur manquent ; ainsi chez presque tous les petits oiseaux, les serpents, les grenouilles, les tortues et autres animaux de cette nature, comme chez la perdrix, la poule, et également chez la plus grande partie des poissons, on ne trouve pas ces sortes de nerfs que nous avons appelés fibres, non plus que des valvules tricuspides dans les ventricules. Chez certains animaux, le ventricule droit est faible : le ventricule gauche a des nodosités fibreuses chez l’oie, le cygne et les plus gros oiseaux. La raison de cette différence est la même que partout ailleurs : les poumons étant spongieux et mous, le sang peut y arriver plus facilement et n’a pas besoin d’une si grande force d’impulsion. C’est pourquoi les fibres manquent dans le ventricule droit, ou sont moins nombreuses, plus faibles, moins charnues, moins musculaires. Celles du ventricule gauche, au contraire, sont plus robustes, plus nombreuses, plus charnues, plus musculaires, le ventricule gauche ayant besoin d’une plus grande force et d’une plus grande puissance pour lancer plus loin le sang dans toutes les parties du corps.

Aussi le ventricule gauche tient-il le milieu du cœur : ses parois sont trois fois plus épaisses et plus robustes que celles du ventricule droit. C’est pourquoi, chez les animaux comme chez l’homme, quand les chairs sont épaisses, dures et solides, quand les extrémités des membres sont charnues, vigoureuses et plus éloignées du cœur, le cœur est fibreux, épais, robuste et musculaire. Cette disposition n’est-