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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/178

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dit Aristote dans son livre De spiritu et ailleurs, qui devient contractile, de même que νεῦρον vient de νεύω (je plie, je contracte).

Aristote a connu les muscles, mais non leurs fonctions, en rapportant tous les mouvements des animaux aux nerfs aussi bien qu’à la substance contractile, et en appelant nerfs les languettes du cœur ; si j’avais ici à démontrer la nature des organes moteurs des animaux et la constitution des muscles, je pourrais le faire d’après mes observations.

Mais poursuivons l’étude que nous nous sommes proposée, et étudions la fonction des oreillettes qui remplissent de sang les ventricules, comme nous l’avons dit plus haut. Plus le cœur est gros et compact, plus ses parois sont épaisses, plus les oreillettes ont de vigueur musculaire pour chasser le sang dans les ventricules et les remplir. Quand le cœur est délicat, au contraire, les oreillettes apparaissent sous la forme d’une vésicule sanguine et d’une membrane pleine de sang. Il en est ainsi chez les poissons. La vésicule qui est à la place de l’oreillette est si mince et si grande, qu’elle paraît se déplacer au-dessous du cœur. Chez quelques poissons, elle est plus charnue, et alors elle imite et représente parfaitement bien les poumons, comme chez le cyprin, la barbue, la tanche et autres poissons.

Chez certains sujets vigoureux et habitués aux travaux pénibles, j’ai trouvé l’oreillette droite si forte qu’elle m’a paru dépasser la force de certains ventricules, et admirablement organisée par ses petites languettes, par la disposition variée de ses