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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/193

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mille pulsations, nécessairement en une heure une grande quantité de sang devra passer à travers le cœur. » Il faut aussi admettre le même fait pour le mésentère, puisqu’il entre à chaque pulsation du cœur, par l’artère cœliaque et les artères mésentériques, bien plus qu’une goutte de sang dans le mésentère et dans ses veines, et la quantité qui y pénètre est telle, que le sang doit ou bien en sortir par un endroit quelconque, ou bien distendre et briser les branches de la veine porte. Pour résoudre ce problème, on ne peut regarder comme probable que le sang du mésentère entre et sort par les mêmes artères, se consumant en un mouvement inutile, comme le flux et le reflux de l’Euripe, et il n’est guère vraisemblable que le mésentère se vide dans l’aorte en suivant les mêmes voies par lesquelles l’aorte s’est vidée dans le mésentère. Le mouvement du sang qui entre contrarierait le mouvement en sens inverse. Comment y aurait-il un changement de direction, quand il est certain que le cours du sang est continu, incessant et sans interruption ? Comme le sang qui est entré dans le cœur, le sang qui est entré dans le mésentère doit sortir par une autre voie que la voie d’entrée. Ce qui est manifeste ; car autrement il n’y aurait plus de circulation et on peut aussi bien dire, avec autant de vraisemblance, de ce sang ce qu’on dit du sang des ventricules. En effet, par la systole du cœur, le sang serait poussé dans l’aorte et y reviendrait au moment de la diastole ! L’aorte se viderait dans les ventricules du cœur comme les ventricules dans l’aorte ! Ainsi, il n’y aurait de circulation ni dans le cœur, ni dans le mésentère, mais un vain flux et reflux et une agitation inutile. C’est pourquoi si, dans le cœur, l’argument qu’il a adopté démontre la circulation du sang, le même argument doit né-