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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/198

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vaisseaux reste en place pour qu’une petite portion en soit assimilée. En effet, les différents organes ne se servent pas, pour leur nutrition, de tout le sang qui est contenu dans leurs artères, leurs veines et leurs pores invisibles, et si ce sang est agité d’un flux et d’un reflux continuels, il n’est pas nécessaire qu’il laisse quelques parcelles pour la nutrition ou qu’il reste tout entier pour la nutrition. Cependant Riolan, dans le même livre où il fait cette affirmation, semble presque partout assurer le contraire, surtout quand il parle de la circulation du cerveau. Il décrit une circulation pour le cerveau, disant que, grâce à la circulation, le sang du cerveau revient au cœur et le refroidit. Tous les organes éloignés du cœur paraissent le refroidir. Aussi dans les fièvres, quand les viscères entourant le cœur sont violemment consumés par une chaleur fébrile, ardente, les malades découvrent leurs membres, écartent les couvertures et cherchent à refroidir leur cœur ; et, comme le savant Riolan l’affirme pour le cerveau, le sang, dont la chaleur est tempérée et diminuée dans les membres, gagne le cœur par les veines et le refroidit. Riolan paraît même insinuer qu’il en est nécessairement des autres organes du corps comme du cerveau, contrairement à ce qu’il avait auparavant déclaré hautement. En effet, il dit, mais avec certaines précautions et certaines ambiguïtés, que le sang de la seconde et de la troisième région ne reflue que s’il est lancé par force, ou si les gros vaisseaux manquent complètement de sang, ce qui est très exact si l’on veut donner à ces mots leur véritable signification ; car il entend, je crois, par gros vaisseaux, qui, en se vidant, attirent le sang, la veine cave, les veines circulatoires, mais non les artères. Quant aux artères, elles ne se vident que dans les veines ou les