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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/216

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chez cet homme, lorsqu’il vivait, le mouvement du pouls dans ses jambes et dans ses pieds au-dessous de l’ossification artérielle, car je lui faisais, comme médecin, de fréquentes visites, et j’étais son ami intime. Donc, chez cet homme illustre, les artères des membres inférieurs se dilataient par l’impulsion du sang comme des outres, et non par la dilatation des tuniques artérielles, comme des soufflets. Le même obstacle devrait s’opposer à cette faculté pulsatile, soit que les tuniques artérielles aient été transformées en une tige osseuse, soit qu’on ait placé à leur partie supérieure une tige osseuse. Dans l’un et l’autre cas, les artères placées au-dessous devraient cesser de battre.

Chez un autre individu d’une haute naissance et d’une grande force musculaire, je sais qu’une partie de la grande artère aorte près du cœur était convertie en un os circulaire. Ainsi l’expérience de Galien, ou du moins une disposition analogue due au hasard, et non instituée par l’expérimentation, nous démontre que le pouls des artères n’est pas empêché par la compression ou la ligature des tuniques artérielles, et que les artères qui sont au-dessous continuent à battre. Et si, selon la recommandation de Galien, on veut faire cette expérience, on verra que Vésale avait tort de la regarder comme confirmative de l’opinion de Galien.

Nous ne refusons pas pour cela tout mouvement aux tuniques artérielles, mais nous disons d’elles ce que nous avons dit du cœur ; que ni leur contraction, ni leur systole, ni leur retour à l’état naturel, après la distension, ne sont dus aux tuniques artérielles mêmes. Et notons qu’elles ne sont pas dilatées et resserrées par les mêmes causes, mais par des causes et des agents distincts, ainsi qu’on peut le voir dans le mouvement