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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/238

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du sang ? Dans la colère, les yeux s’injectent ; les pupilles se resserrent ; dans la pudeur, les joues se couvrent de rougeur, tandis que dans l’effroi, la honte, la crainte, le visage pâlit, les oreilles rougissent comme si elles redoutaient ce qu’elles vont entendre. Avec quelle rapidité, chez les jeunes gens amoureux, le gland se remplit de sang, se gonfle et s’érige ! Il est une observation très importante et très utile à savoir pour les médecins, c’est que les émissions sanguines par des ventouses, ou la compression de l’artère qui apporte le sang, calment et dissipent la douleur comme par enchantement. Tels sont les faits qu’il faut chercher dans mes observations pour trouver quelque éclaircissement sur ces divers points.

Des hommes ineptes et inexpérimentés s’efforcent de détruire ou d’affirmer ce qu’il faut connaître par des expériences et juger par des autopsies, à l’aide d’arguments de dialectique venus de très loin. Dès qu’on peut voir et toucher la vérité, il faut que tous ceux qui la recherchent prennent pour guides la vue et l’expérience. Nul enseignement, nulle démonstration n’auront autant d’évidence que le témoignage de nos sens.

Qui pourra persuader que le vin est agréable et meilleur que l’eau pure à ceux qui n’en ont jamais goûté ? Par quels arguments démontrerez-vous aux aveugles-nés que le soleil est lumineux et plus éclatant que toutes les étoiles ? C’est pourtant ainsi que tous mes adversaires ont traité la circulation du sang démontrée par nous depuis tant d’années, avec des expériences positives et des autopsies. Personne ne s’est trouvé qui ait réfuté un fait sensible, comme le mouvement de flux et de reflux du sang, par des observations également sensibles : personne n’a détruit par des arguments sé-