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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/248

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halations ou d’esprits qui prennent une forme vaporeuse ou aérienne ; elle n’est pas produite par un agent extérieur, mais par un principe intime réglé par la nature.

Et le cœur, comme quelques-uns le croient, n’est pas la source de la chaleur et du sang, comme un charbon ou un foyer ardent, mais comme une chaudière. Le sang, qui de toutes les parties du corps est la plus chaude, donne, bien plutôt qu’il n’en reçoit, de la chaleur au cœur, comme du reste aux autres organes. Aussi y a-t-il pour le cœur des artères et des veines dites coronaires, qui remplissent les mêmes fonctions que les artères et les veines des autres parties : elles donnent au cœur la chaleur, le réchauffent et le nourrissent. Aussi, plus un organe est sanguin, plus il est chaud, plus le sang y abonde, plus il peut devenir chaud. Nous devons regarder le cœur avec ses remarquables cavités comme une officine, une source et un foyer perpétuel de chaleur, non par sa substance même, mais par le sang qu’il renferme : il est comme un vase plein d’eau chaude. De même si le foie, la rate, les poumons sont considérés comme très chauds, c’est qu’ils ont beaucoup de veines ou de vaisseaux contenant du sang.

Aussi je crois que la chaleur innée est l’agent général de toutes nos fonctions, et qu’elle est la cause première du pouls. Je ne l’affirme pas d’une manière absolue, mais je le propose comme une hypothèse. Si les hommes savants et honnêtes voulaient bien faire à cette théorie des objections sans opprobres et sans injures grossières, j’en serais bien aise et je les recevrais avec reconnaissance.

Voici donc les parties que le sang parcourt dans son mouvement circulaire. Il passe rapidement de l’oreillette droite au ventricule droit, puis aux poumons, puis