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Page:Harvey - La Circulation du sang, trad. Richet, 1879.djvu/281

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carotidien chez l’homme montre qu’il n’y a pas seulement une première impulsion due à la contraction cardiaque, mais qu’il y a une sorte d’onde en retour et de frémissement ondulatoire, dont la nature, d’ordre purement physique, a été bien démontrée par les recherches de M. Marey[1]. (Voyez la figure 6.)

Quant à la pression du sang dans les veines, peu de travaux rigoureux ont été faits pour la mesurer. Claude Bernard a imaginé l’hémomètre différentiel[2]. Jacobson a trouvé chez le mouton :

Pour la veine crurale, 11 m.

Pour la veine brachiale, m.

Pour une de ses branches, m.

Pour l’artère faciale, m.

Pour la veine sous-clavière, 0,1 m.

Il semble résulter de ses recherches, comme de celles d’autres observateurs :

1o Que la pression dans les veines est toujours inférieure à la pression dans les artères ;

2o Que cette pression va en diminuant à mesure que les veines se rapprochent du cœur ;

3o Qu’elle est même négative dans les grosses veines qui sont très voisines du cœur.

On peut se demander si les valvules des veines, auxquelles Harvey et les auteurs du xviiie siècle attribuaient une si grande importance, empêchent réellement tout reflux du sang. En réalité, si elles diminuent l’écoulement du sang par le bout central d’une veine, elles ne s’y opposent pas d’une manière absolue, quoi qu’en ait dit Harvey. De plus, toutes les veines ne sont pas pourvues de valvules. Il s’ensuit que lorsqu’une veine est sectionnée, même après que le bout périphérique a été lié, il y a écoulement

  1. Mouvement des ondes liquides. Comptes rendus du laborat., 1re année, mém. III, 1875, p. 87.
  2. Leç. sur le syst. nerveux, p. 282 et suiv.