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Page:Harvey - Les demi-civilisés, 1934.djvu/113

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les demi-civilisés

Elle était sortie en souriant.

J’avais cru qu’elle plaisantait. Maintenant qu’elle était partie comme elle l’avait dit, je commençais à prendre cet entretien au sérieux.

***
**
*

Mon cœur, privé de son premier aliment, commença à se répandre au dehors. Le cercle de mes relations mondaines s’agrandit. Mes succès, comme journaliste et homme de lettres, me créaient des amis. Je n’avais que l’embarras du choix. J’allais vers ceux qui semblaient le plus aimer la vie ou qui nourrissaient ma curiosité d’esprit.

L’un de mes collaborateurs du « Vingtième Siècle », Hermann Lillois, dont j’ai parlé précédemment, était très recherché dans le monde. Grâce à ses belles manières et à son talent de causeur, il jouissait, dans la ville, d’un prestige auprès duquel le mien pâlissait. Après le naufrage de mon amour pour Dorothée, c’est lui qui me guida en divers milieux où je me mêlai, non sans perversité, aux petits scandales de la bourgeoisie.

Hermann avait de la race et du charme. Je l’aimais bien, malgré ses défauts, dont le plus grave était un