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Page:Harvey - Les demi-civilisés, 1934.djvu/183

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les demi-civilisés

— C’est beau chez toi, dit Dorothée en entrant. Comme c’est intime et chaud ! Chez nous, c’est vaste, c’est silencieux, froid.

— Il ne tiendrait qu’à toi de venir plus souvent.

— Il ne faut pas même y songer, mon grand Max. Ce soir même, je commets une imprudence. Si on me voyait…

— Ne crains rien. Je ferai sentinelle dans la rue pour que tu sortes en sécurité.

— Bien. Je te dis en deux mots ce qui m’amène. Tout à l’heure, un personnage a eu, avec mon père, une conversation où il a été fortement question de toi et de ta revue. Tous deux étaient assis dans le grand salon. Moi, dans le boudoir voisin, je faisais semblant de lire ; mais, ayant entendu ton nom, j’ai commis l’indiscrétion d’écouter.

— « J’ai su de bonne source, disait le personnage, que c’est avec du capital à vous que cette publication dangereuse a été créée.

— « C’est faux ! On a voulu me calomnier.

— « Inutile de nier. Mes renseignements sont exacts. Au reste, je ne vous en tiens pas rigueur. Vous ne connaissiez rien des intentions de ces jeunes gens, entre autres, de votre protégé, Max, qui a toutes les apparences d’un honnête garçon et que vous avez ensuite — c’est une bonne note pour vous et votre fille — pru-