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centes inventions, ses démêlés avec la faculté de médecine, sa lutte contre les frondeurs, sont pleins d’un véritable intérêt.

Richelieu, qui avait bien vite compris l’importance d’un organe dont il disposerait au gré de sa politique, avait accordé à Renaudot un privilége très-étendu qui lui donnait le monopole des gazettes et de toutes les publications ayant un caractère politique. Ce privilége faillit périr dans la gabarre de 1649, et Renaudot ne le sauva qu’à force d’habileté. Un instant, en effet, on aurait pu croire que le journalisme sortirait vainqueur de cette guerre où coulèrent tant de flots d’encre ; mais tout s’en alla en fumée. Cependant, si la Fronde ne produisit pas de véritables journaux, elle nous en a donné amplement la monnaie dans ces milliers de satires, de libelles, d’écrits de toute nature, qu’on a baptisés du nom de Mazarinades, et qui tiennent trop intimement à notre sujet pour que nous ne leur consacrions pas un chapitre.

De la multitude des publications de la Fronde, il resta les Gazettes en vers, dans lesquelles nous verrons l’origine de ces chroniques dont on a, depuis lors, tant usé et abusé, et même, en y regardant d’un peu plus près, celle du feuilleton-roman, que l’on ne croirait pas aussi ancien. Ces gazettes vécurent une vingtaine d’années, grâce surtout à la verve infatigable de leur créateur, J. Loret. Elles