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vous porta l’autre jour que l’espace d’un quart d’heure dans votre imprimerie, et néantmoins elle étoit si fatiguée qu’elle n’en pouvoit plus. Mais servez-vous de la Chaux, ce sera un asne monté sur une beste.

FIN



Mort de Renaudot. Le père du journalisme attend encore qu’on lui rende justice. Ses autres écrits.

Mais tous les pamphlets, tous les quolibets du monde, pas plus que les arrêts, ne pouvaient prévaloir contre le bon sens public. Renaudot conserva, malgré tout, la réputation d’un savant médecin ; il continua, en dépit de la Faculté, à faire jouir le public de ses innocentes inventions, comme il les appelle lui-même, et il emporta dans la tombe, où il descendit le 25 octobre 1653[1], la reconnaissance des pauvres et l’estime de tous les gens éclairés. Si l’on en croyait quelques envieux, il aurait laissé une immense fortune ; mais nous avons vu Guy Patin lui-même avouer qu’il était loin d’être riche.

Renaudot d’ailleurs avait assez vécu pour voir

  1. Voici en quels termes la Gazette du 1er novembre parle de la mort de son fondateur : « Le 25 du mois dernier mourut, au 15e mois de sa maladie, en sa 70e année, Théophraste Renaudot, conseiller médecin du roy, historiographe de Sa Majesté, d’autant plus recommandable à la postérité que, comme elle apprendra de lui les noms des grands hommes qu’il a employés en cette histoire journalière, on n’y doit pas taire le sien, d’ailleurs assez célèbre par son grand savoir et la capacité qu’il a fait paraître durant 50 ans en l’exercice de la médecine, et par les autres belles productions de son esprit, si innocentes que, les ayant toutes destinées à l’utilité publique, il s’est toujours contenté d’en recueillir la gloire. »