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bleaux… On a donné depuis quelque temps le nom de Marinades à ces sortes d’articles. Et comme le personnel de M. Marin, qui accoutume ses lecteurs à ses platitudes sous toutes les formes imaginables, n’invite pas à l’indulgence, le dénombrement de la France, dont il s’est si ridiculement occupé le mois dernier, lui a valu l’épigramme suivante :

D’une Gazette ridicule
Rédacteur faux, sot et crédule,
Qui, bravant le sens et le goût,
Nous répètes sans nul scrupule
Des contes à dormir debout,
À ton dénombrement immense
Pour qu’on ajoutât quelque foi,
Il faudrait qu’à ta ressemblance,
Chaque individu pût, en France,
Devenir double comme toi.

À la fin de 1771 on lança dans Paris, sous le titre de : Supplément à la Gazette, une feuille qui n’était, à proprement parler, qu’un pamphlet dirigé contre le chancelier Maupeou, mais qui eut d’abord un grand succès.

Cette feuille, disent les Mémoires secrets, prend véritablement la tournure d’une feuille de nouvelles, quoique son principe soit toujours de tirer au clair les diverses liquidations. Ce genre de faits est aujourd’hui le moindre objet qui y soit traité ; on cherche à rendre ce Supplément piquant par un recueil d’anecdotes bien scandaleuses, bien bonnes. L’auteur paraît vouloir succéder à celui de la Gazette ecclésiastique ; il tâte le goût du public, et l’on ne doute pas qu’insensiblement il ne le remplace. Le jansé-