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la Gazette est toujours rue Croix-des-Petits-Champs, hôtel de Beaupréau. — Le sieur Fontanelle, rue du Petit-Bourbon, faubourg Saint-Germain est seul chargé de la rédaction.

En 1791, la Gazette rentra au ministère des affaires étrangères. Le public en fut prévenu par un avertissement que nous transcrirons :

Les années qui se sont écoulées depuis que la Gazette de France a cessé d’être, pour un temps, sous l’administration directe du département des affaires étrangères, à qui la propriété en appartient, ont presque toutes été des années de trouble, pendant lesquelles on se serait vainement flatté d’attirer sur elle l’attention du public.

Cette feuille, établie depuis près de deux siècles, et mère de toutes les gazettes et de tous les journaux, sans exception, a conservé jusqu’ici un caractère de vérité, de simplicité et de sagesse, qui l’a fait distinguer par l’Europe entière des nombreux papiers auxquels elle a donné naissance. « Les Gazettes de France, dit Voltaire dans un article destiné pour l’Encyclopédie, ont été revues par le ministère. Ces journaux publics, qui peuvent, ajoute-t-il, fournir de bons matériaux pour l’histoire, parce qu’on y trouve presque toutes les pièces authentiques, que les souverains même y font insérer, n’ont jamais été souillés par la médisance, et ont toujours été assez correctement écrits. Il n’en est pas de même des gazettes étrangères… »[1].

Ce fut pour assurer à la Gazette de France cette supériorité marquée sur les autres gazettes que le feu roi ordonna de la réunir au département des affaires étrangères… Le public n’y a effectivement guère vu depuis que des faits vrais, que des nouvelles exactes. Cette Gazette n’a jamais été, en conséquence,

  1. « Les gazettes françaises faites à l’étranger, ajoute Voltaire, ont été rarement écrites avec pureté, et n’ont pas peu servi quelquefois à corrompre la langue »