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et les charger de nos mauvais événements, fut interdit de prêcher, et relégué dans un couvent à l’extrémité d’Espagne, pour y finir ses jours, et apprendre qu’il fait dangereux dire du mal de ceux qui vous en peuvent faire. Cela n’empêche pas que plusieurs n’attribuent tous nos désordres au manque de dévotion, qui paraît en ce qu’il ne se fouetta jamais ici moins d’Espagnols que cette semaine sainte, là où tout avait accoutumé d’en retentir.

Citons encore quelques articles de la première année.

La Gazette du 19 septembre se termine par cet article : « Plusieurs ecclésiastiques de ce diocèse se meurent aussi, notamment d’entre les curés. Ces vers vous feront voir que tous ne sont pas habiles à leur succéder :

Voyant tant de curés qui se mouraient à tas,
Un enfant sans souci, du troupeau d’Epicure,
À chercher une cure ayant perdu ses pas :
Tous mourraient, lui dit-on, que vous n’en auriez pas,
Car n’avoir point de soin c’est n’avoir point de cure.

Dans quelques exemplaires on a retranché le premier vers de ce plat calembour. Au surplus, cette Gazette n’est pas la seule de l’année où se trouvent des vers. Dans celle du 12 septembre on lit trois distiques latins d’Oger, avec la traduction française, sur la réception du cardinal de Richelieu au Parlement ; celle du 17 octobre contient un quatrain latin sur la paix d’Italie et la mort du fils aîné du duc de Mantoue, etc., etc.