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des, puis leur rupture et la guerre des Princes, les pamphlets pleuvent comme grêle et redoublent de violence. Ils prennent alors un caractère d’audace qu’ils n’avaient pas encore eu ; ils abordent sans hésitation les questions les plus hautes, les plus ardues, les plus irritantes. Le Mazarin est encore poursuivi avec rage ; mais c’est surtout contre la reine qu’ils s’acharnent. Et ils s’attaquent non-seulement aux personnes royales, mais même à la monarchie : on voit reparaître les républicains de la Franco-Gallia et du Junius Brutus. « On ne parlait publiquement dans Paris que de république et de liberté, en alléguant l’exemple de l’Angleterre, et l’on disait que la monarchie était trop vieille et qu’il était temps qu’elle finît. » C’est, du reste, l’époque des pamphlétaires les plus illustres : Gondi, Joly, Sarrazin, Patru, Caumartin, Portail ; après lesquels on peut encore citer Dubosc-Montandré, les deux Laffémas, Du Châtelet, Verderonne, l’auteur de l’Agréable récit des Barricades, dont nous avons cité tout à l’heure quelques vers, et qui est sans contredit la plus spirituelle et la meilleure pièce burlesque du temps ; Davenne, Mathieu de Morgues, Sandricourt, Du Pelletier, Jamin, Mercier, Mathieu Dubos, Du Crest, etc., etc. C’est seulement alors, en effet, qu’on voit intervenir dans la guerre des pamphlets des personnages et des littérateurs connus ; jusque là la polémique avait été à peu près