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Et à ce taux le métier ne laissait pas que d’être bon, si l’on en juge par le succès de quelques Mazarinades, vendues jusqu’au nombre de cinq ou six mille exemplaires[1]. Aussi ne comptait-on pas moins d’un millier de colporteurs.


Grâce aux bons et mauvais auteurs,
Mille offices de colporteurs,
Tous de création nouvelle,
Font braire à pleine cervelle,
Et d’un stentorique gosier,
Chargés de boutiques d’osier,
Cent et cent marchands de gazettes.


Ce qui est certain, c’est que cette guerre à coups de plumes fit vivre une multitude de gens, écrivains, imprimeurs, colporteurs, etc., que l’autre guerre avait réduits à la misère. Nous avons déjà cité un Remerciement des imprimeurs à Mazarin ; on trouve encore dans les Mazarinades un Burlesque remerciement des imprimeurs et colporteurs aux auteurs de ce temps,


            Par un imprimeur
Qui ne fut jamais grand rimeur,
Qui ne sait règle ni méthode,
Mais qui fait des vers à sa mode,
Que l’on chante sur le Pont-Neuf,
L’an mil six cent quarante-neuf.

  1. On lit dans les Agendas de Mazarin, à la fin de 1649 : « On a envoyé plus de 6 m. copies du libel contre moy et d’Hemery dans toutes les provinces. »