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lisme s’éleva à une hauteur qu’il n’avait pas encore atteinte et qu’il n’a pas dépassée depuis, lutte qui aboutit aux fatales ordonnances et aux journées victorieuses de juillet 1830.

L’affranchissement de la presse était une des premières nécessités de la monarchie nouvelle, issue d’une révolution faite au nom de la liberté de penser et d’écrire. On se rappelle comment une certaine presse usa de la liberté qui lui était rendue, avec quelle ardeur ces enfants terribles du journalisme se mirent, dès le lendemain de la victoire, à démolir le nouveau gouvernement, qui fut enfin contraint par des attentats périodiques à chercher dans des lois plus énergiquement répressives son salut et celui de la société.

L’histoire de la presse sous le règne de Louis-Philippe se divise en deux périodes bien distinctes : la première appartient à l’idée, la seconde aux intérêts matériels. La Révolution de 1830 s’était accomplie après une lutte prolongée, régulière, d’idées et de convictions qui semblaient ardentes et profondes. La solution mixte improvisée à cette révolution pouvait déplaire à une portion notable des esprits et des cœurs ; on pouvait désirer, concevoir du moins, une autre issue, un autre cours donné aux choses ; mais tous, et ceux même qui se prononçaient pour la solution mixte, étaient persuadés qu’il allait y avoir, pour bien des années, dans le