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La nouvelle s’épand partout.
Paris s’émeut de bout en bout,
Paris, cette bête féroce,
Paris, cet horrible colosse,
Qui, s’il allait faire un faux pas,
Entraînerait la France à bas.
Les gardes qu’on avait postées
Sur le Pont-Neuf sont tapotées,
Et dessus tous les autres ponts
On frotte les colins-tampons.
Aux environs de Notre-Dame,
Le bourgeois aiguise sa lame,
Que pour tirer de son fourreau
Le bonhomme s’est mis en eau,
Lame dont la garde à la Suisse
Lui meurtrira bientôt la cuisse
En dandinant à son côté
Dans un baudrier mal porté.


Cette trilogie de Saint-Julien, qui nous a semblé mériter à plus d’un titre d’être signalée, embrasse les temps écoulés du 13 mai au 24 octobre 1648, et du 6 janvier au 1er avril 1649 ; elle a été réunie par M. Moreau, sous le titre de : Les Courriers de la Fronde en vers burlesques[1], et annotée avec l’abondance et le savoir que l’on pouvait attendre de l’auteur de la Bibliographie des Mazarinades.


La fortune de ces Courriers devait nécessairement appeler des concurrents ; aussi les deux Frondes virent elles successivement apparaître une

  1. Deux volumes de la bibliothèque Elzevirienne.