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que prit alors le pamphlet, celle-ci fut traitée avec le moins de talent. En général nulle idée ne domine ces sortes d’écrits, aucun plan ne les guide ; ce sont des relations dont la forme le plus souvent ne vaut pas mieux que le fond. Le journal, qui vient d’être créé, n’est pas encore né à la vie politique ; ce n’est encore qu’une simple chronique qui s’adresse moins à la passion du public qu’à sa curiosité, et les chances de succès sont à celui qui intéresse ou amuse le plus ses lecteurs. C’est ce qui explique la faveur réservée aux gazettes burlesques. Nous avons dit le succès des Courriers de Saint-Julien et du Burlesque On ; nous verrons bientôt la vogue plus grande encore de la Muse historique de Loret, qui survécut à toutes les productions de ce genre que la Fronde avait vues naître, et qui, en quelque sorte, fit école.

Aussi, quand après la guerre, la Gazette, revenue à Paris, réclama sa place et voulut rentrer dans ses droits, elle ne trouva devant elle que des cadavres ou des fantômes. Seul, le Courrier français, pour sauver les apparences et dérouter les soupçons qu’avaient pu faire naître les liens qui unissaient les rédacteurs des deux feuilles, fit un semblant de résistance, dont Renaudot eut facilement raison : La Gazette fut rétablie par arrêt de justice dans son privilége ; les fils de Renaudot y reprirent leur collaboration, et Mazarin eut si peu de ressentiment