Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 1.djvu/30

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(si librairie il y a) provoquer à ce travail deux ou trois travailleurs consciencieux et pas trop pédants, spirituels et pas trop légers. Il est temps que cette histoire se fasse ; il est déjà tard, bientôt on ne pourra plus : on est déjà à la décadence et au bas-empire des journaux. Bayle nous en marque l’âge d’or, si court, le vrai siècle de Louis XIV, il réclamait déjà lui-même une histoire des gazettes…

» Malgré tout le soin possible, il faudra se résigner, dans un tel travail, à bien des ignorances, à bien des inexactitudes. On saura de moins en moins les vrais auteurs, je ne dis pas des articles principaux, mais même des recueils. Quelqu’un a trouvé, l’autre jour, très-spirituellement, que les journaux sont nos Iliades, et qui ont des myriades d’Homères ; en remontant, toutefois, le nombre des Homères se simplifie : par malheur ceux qui seraient en état d’éclairer, de contrôler pertinemment les origines des journaux, manquent de plus en plus…

» Mais l’entreprise que je propose en ce moment et que je suppose, cette espèce de rêve au pot au lait que j’achève en face de mon écritoire, cette histoire des journaux donc, dans son incomplet même et dans son inexact inévitable, se fera-t-elle ? J’en doute un peu… »


Ce jugement, je ne saurais me le dissimuler, est la condamnation de mon audace, et probablement