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Il ne faut pas chercher si loin
Les choses qui me font besoin.
Ma chambre, encore qu’un peu basse,
Me tient lieu de mont de Parnasse ;
De l’eau fraîche plein un flacon
Est ma fontaine d’Hélicon ;
Plusieurs voisines que je prise
Sont les muses que je courtise ;
Bref, le bon ange protecteur
Que m’a donné le créateur
Est l’Apollon que je consulte[1].


Et ailleurs :


Je n’affecte que peu la gloire
Que l’on acquiert par l’écritoire ;
Quand il me faut versifier,
C’est sans m’aller fortifier
Dans l’auteur des Métamorphoses.


Loret, d’ailleurs, revient fréquemment sur ce sujet dans ses Lettres, et, loin de rougir de son ignorance, en homme d’esprit qu’il est, il en tire habilement parti, et, véritablement, sa muse facile gagne en naturel ce qui lui manque en acquis.


Je n’avais garde d’espérer
De si longtemps persévérer
En un métier si difficile ;
Je me jugeais trop imbécile,
N’ayant eu dans mes jeunes ans
Nuls de ces livres instruisants
Dont l’art et la philosophie

  1. Nous verrons bientôt quel était ce bon ange.