Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 1.djvu/379

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Après avoir bien fait la ronde,
Et circuit la plupart du monde
Par un sentier fort peu connu,
Enfin me voilà revenu
Dans mon charmant lieu de plaisance,
C’est-à-dire à Paris, en France,
Où les jeux et ris à foison
Sont quasi toujours de saison,
Et qui dans ses murs tient encloses
Tant de belles bouches de roses,
Tant de teints d’œillets et de lis,
Tant de Chloris, tant de Philis,
Et, bref, tant d’objets adorables
Que je les tiens presque innombrables.


Comme nous l’avons dit, Loret remettait tous les samedis à la princesse de Longueville la copie autographe de sa lettre. Il était fait lecture, au milieu d’un cercle brillant, des improvisations du poète, et le succès qu’eurent ses vers devait tout naturellement amener à en demander des copies. En 1652 les copistes furent remplacés par la presse, mais on n’en tira d’abord que douze exemplaires. En 1654 ce chiffre dut être augmenté, car, nous l’avons déjà dit, plusieurs contrefaçons faisaient concurrence à l’exploitation régulière, et Loret se plaint amèrement


De ces fripons, de ces pervers,
Qui, malgré lui, vendent ses vers.


Une de ces contrefaçons, celle probablement qui motivait plus particulièrement les plaintes de Lo-