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sentée à la Reine par Me Théophraste Renaudot. Je ne connais cette pièce que par une Réponse qui y fut faite et portée à son autheur par Machurat, compagnon imprimeur. C’est également dans cette réponse que j’ai trouvé la Requête elle-même, qui y est transcrite tout au long.

La Réponse, dont Renaudot fut évidemment l’inspirateur, s’il ne l’a pas écrite lui-même, ne nomme pas l’auteur de l’Examen, mais elle le désigne assez clairement pour qu’on reconnaisse dès les premières lignes l’implacable ennemi du médecin-gazetier, Guy Patin.

Je t’y trouve donc encore, camarade, après un silence de trois ans, qui n’a été interrompu que par les bouffonneries de ton ridicule plaidoyer, qui appartenait mieux à un hôtel de Bourgogne qu’à un barreau[1], partagé de la pitié que les uns avaient de ton ignorance, et de la risée qu’excitait aux autres ton mauvais français, ta façon niaise, et ce badin de serment : Vrai comme velà le jour de Dieu, Messieurs, que tu répétais souvent faute de bonnes raisons, en cette satisfaction que tu fis en public à M. Renaudot, déclarant que c’était d’un autre, et non pas de lui, que tu avais écrit les médisances contenues en l’épître liminaire des œuvres de Sénerte naguère imprimées en cette ville.

Du reste, la violence de ce factum, dont on pourra juger par quelques citations empruntées à la Réponse, trahit tout d’abord la plume acrimonieuse du satirique docteur.

Ce n’est pas sans cause, dit le prétendu Machurat, qu’il intitule

  1. Voir page 120.