Aller au contenu

Page:Haurigot - Excursion aux Antilles françaises, 1890.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
LES ANTILLES FRANÇAISES.

immenses cuvettes naturelles des rochers ; quand surviennent les secondes pluies, les pierres qui formaient un barrage sont emportées, et la masse des eaux se précipite, entraînant pêle-mêle des arbres arrachés, des quartiers de roches déracinés, jusqu’à ce qu’un accident de terrain, arrêtant ces débris, forme une nouvelle digue qui contient un instant les eaux bouillonnantes. Mais que les pluies augmentent, et alors rien ne peut plus retenir le flot menaçant ; il s’élance impétueux, se jette dans quelque cours d’eau qu’il grossit démesurément, et ce torrent furieux, sortant de son lit, dévaste en quelques heures tout un pays.

Ce terrible phénomène se produit presque exclusivement pendant l’hivernage. Il n’y a aux Antilles que deux saisons : celle que nous venons de nommer, qui dure de la mi-juillet à la mi-octobre, et la saison fraîche, qui occupe le reste du temps. Cette dernière, pendant laquelle la température varie de 21 à 29°, sui-