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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 10.djvu/135

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DE L’HOMME,

De tous les préceptes, ceux dont la vérité est démontrée sont les seuls qui commandent constamment aux esprits. Une révélation, par cela même qu’elle est incertaines et contestée, loin de fortifier la démonstration d’un principe morale, doit à la longue en obscurcir l’évidence(11). L’erreur et la vérité sont deux être hétérogenes ; ils ne s’allient jamais ensemble. Tous les hommes, d’ailleurs, ne sont pas mus par la religion : tous n’ont pas la foi ; mais tous sont animés du desir du bonheur, et le saisiront par-tout où la loi le leur présentera.

Des principes respectés parcequ’ils sont révélés(12) sont toujours les moins fixes. Journellement interprétés par le prêtre, ils sont aussi variables que ses intérêts. Toute nation, par exemple, desire que le prince soit éclairé ; le sacerdoce desire, au