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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 10.djvu/140

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SECTION VII, CHAP. III.

Le duel fut long-temps à la mode en Europe, et sur-tout en France. La religion le défendoit, et l’on se battoit tous les jours[1]. Le luxe a depuis amolli les mœurs françaises, la peine de mort est portée contre les duellistes, ils sont du moins presque tous forcés de s’expatrier : il est peu de duels. Qui fait maintenant la sûreté de Paris ? Ce n’est pas la dévotion de ses habitants, mais l’exactitude et la vigilance de sa police(17). Les Parisiens du siecle passé étoient plus dévots et plus voleurs.

Les vertus sont donc l’œuvre des lois[2], et non de la religion.

  1. Tout crime non puni par la loi est une crime journellement commis.
  2. On donne une fête publique : est-elle mal ordonnée ? il s’y fait beaucoup de vols ; est-elle bien ordonnées ? il ne s’y en commet aucun. Dans ces deux cas, ce