Aller au contenu

Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 10.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
182
DE L’HOMME,

quelques abus introduits dans le gouvernement actuel. Le magistrat, en conséquence, ne peut donner d’essor à son génie ; il n’embrasse point un grand plan, et ne propose point l’établissement d’un gouvernement parfait.

Dans la seconde de ces positions, que se propose d’abord le conquérant ? D’affermir son autorité sur des nations appauvries, dévastées par la guerre, et encore irritées de leur défaite. S’il leur impose quelques unes des lois de son pays, c’est en adoptant une partie des leurs. Peu lui importent les malheurs résultants d’un mélange de lois souvent contradictoires entre elles.

Ce n’est point au moment de la conquête que le vainqueur conçoit le vaste projet d’une parfaite législation. Possesseur encore incertain