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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 10.djvu/71

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DE L’HOMME,

Sparte, ou de Rome naissante. Or, si le despotisme est le plus cruel fléau des nations, et la source la plus féconde de leurs malheurs, la non-introduction de l’argent, qui communément les défend de la tyrannie, peut donc être regardée comme un bien.

Mais jouissoit-on à Sparte de certaines commodités de la vie ? Ô riches et puissants qui faites cette question, ignorez-vous que les pays de luxe sont ceux où les peuples sont le plus misérables ? Seroit-ce en effet la somptuosité des ameublements et les recherches de la mollesse qui constitueroient la félicité humaine ? Il y auroit trop peu d’heureux. Placera-t-on le bonheur dans la délicatesse de la table ? Mais la différente cuisine des nations prouve que la bonne chere n’est que la chere accoutumée.