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Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 11.djvu/79

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DE L’HOMME,

peuvent d’ailleurs ni se succéder rapidement, ni se renouveler chaque instant. La vie de l’oisif s’écoule donc dans une insipide langueur.

En vain le riche a rassemblé près de lui les arts d’agrément ; ces arts ne peuvent lui procurer sans cesse des impressions nouvelles, ni le soustraire long-temps à son ennui. Sa curiosité est sitôt émoussée, l’oisif est si peu sensible, les chefs-d’œuvre des arts font sur lui des impressions si peu durables, qu’il faudroit pour l’amuser lui en présenter sans cesse de nouveaux. Tous les artistes d’un empire ne pourroient à cet égard subvenir à ses besoins.

Il ne faut qu’un moment pour admirer : il faut un siecle pour faire des choses admirables. Que de riches oisifs, sans éprouver de sensations agréables, passent journellement sous